Auteur : Lauren Oliver
Sortie : 2011
Note : 4,5/5
Résumé : Lena vit dans un monde où l'amour est considéré comme la pire des maladies.
Un monde où tous les jeunes subissent à leur majorité une opération du cerveau pour être immunisés.
A quelques mois de ses dix-huits ans, Lena aspire presque à subir à son tour tout le Protocole car depuis toujours amour rime pour elle avec souffrance et danger.
Jusqu'à ce qu'une rencontre inattendue fasse tout basculer.
Avant, tout était simple, tout était organisé.
Mais est-ce vraiment vivre que de laisser la société tout prévoir pour vous ? Vos amis, vos amours et votre avenir ?
Mon avis : C'est simple, dans le genre dystopique, ce livre est une pépite. Il réunit tout ce qu'on peut y chercher : des personnages développés, intelligents et courageux, un peu audacieux sur les bords, hantés par leur situation qui semble sans espoir, ces adolescents évoluent dans un monde de pur dystopie que je détaillerai plus tard, et c'est bien sûr avec force d'amour et de bravoure qu'ils vont essayer de s'en sortir. Et bien sûr, il y a l'écriture de l'auteure qui est presque parfaite.
Commençons dont avec l'intrigue, très linéaire, elle expose en premier lieu la situation, la famille de Léna, les règles du monde dystopique, du gouvernement "totalitaire", la Procédure, les sentiments du protagoniste en liant avec son environnement... Tout ça dure jusqu'à la rencontre d'Alex qui fera envoler toutes ses certitudes, puis la "deuxième partie" du roman débute avec une véritable course contre la montre où Léna et Alex essayeront de vivre leur amour interdit au mieux.
L'intrigue est donc bonne, mais pas très originale. Le fait de vivre un amour interdit c'est un peu du revisité, mais ce qui donne tout son charme et sa passion à l'interdit, c'est bien sûr toutes les règles, toutes les questions, les certitude, le danger créent autour de l'Amour. On retrouve bien sûr une quantité de rebondissements, un peu de suspens et bien que cela soit surprenant, il y a de l'action, pas dans le sens où on pourrait le penser, pas de bagarre, d'armes ou de grandes fuites, cela viendra dans les tomes suivants, mais à son échelle, ce roman bouge beaucoup, avec toutes les découvertes que Léna fait, ses remises en question, surtout vers les 100 dernières pages où tout s'enchaîne très vite, tellement que personne ne pourrait lâcher le livre à ce moment-là.
Une atmosphère pesante, stressante est présente durant une grande partie du roman, on sent que tout peut basculer d'un moment à l'autre, que tout peut mal finir, on en devient même soulager à la fin de chaque chapitre, soulagé que pour le moment tout aille bien. Mais bien sûr ça bascule forcément à un moment ou à un autre, et c'est là que commence l'horreur. Bien sûr, c'est l'horreur dans le bon sens.
C'est donc dans un univers dystopique qu'évoluent nos deux protagonistes, et cet univers se démarque remarquablement bien des autres. Pour eux, l'Amour est une maladie qui a causé de nombreux maux sur terre, trop de maux, et dans un certain sens, ils ont raison, cela se justifie. Le gouvernement que je qualifie de totalitaire en raison du contrôle de population a donc décidé de tracer la vie de chaque personne. Tout les adolescents suivent la Procédure à 18 ans qui leur ôte tous sentiments, puis après un ou une conjointe leur sont choisis, ainsi qu'un travaille. Tout, donc des amis à la famille en passant par le quotidien est donc étroitement surveillé et contrôlé par le gouvernement.
Au départ, Léna pense comme eux, elle est d'avis qu'il faut supprimer l'Amour car cela fait trop souffrir, et ça se tient, objectivement, j'ai évalué ses arguments et ils sont valables, ce qui rajoute une touche d'authenticité, d'originalité et de réalisme dans le roman, c'est la première fois que je me dis, dans un livre, qu'un gouvernement n'a pas tout à fait tord sur le fond, mais bien sûr retirer tout sentiment est une abomination de la nature et leurs méthodes sont effroyables. On pourrait presque créer deux camps, les romantiques, et les pragmatiques. Léna se place dans cette deuxième catégorie, à chaque début de chapitre, elle récite une des règles d'un des livres de leur gouvernement, ce type de propagande est très intéressant et dénote bien de l'état d'esprit des citoyens à qui le cerveau est lavé dès l'enfance, le citoyen qui est contrôlé, qui ne vit finalement plus pour lui. Avec ce manque de sentiment, on peut s'interroger sur la notion de déshumanisation, et c'est cela qui fait l'un des points forts du roman. C'est un roman dystopique, avec tout ce que cela implique, comme le totalitarisme, la surveillance constante, l'interdiction à la lecture (sauf les livres de l'état) l'interdiction d'écouter de la musique, le couvre-feu et j'en passe.
Mais tout cela change quand Léna rencontre Alex, un garçon mystérieux, limite parfait vu de l'extérieur, qui va lui montrer des choses magnifiques dans le monde. Il ajoute une touche de rébellion et c'est lui qui est à l'origine de tout l'interdit de l'histoire. À partir de cette rencontre, on assiste à leur amour naissant, et l'auteure écrit tellement bien, que nous tombons amoureux en même temps qu'eux. Tout est bien décrit, des paysages aux sentiments, malgré quelques longueurs, avec des phrases magnifiques que je vous laisse découvrir, plus d'une fois nous avons les larmes au yeux, car c'est beau, dangereux et triste. Et la fin, je n'étais pas prêt à lire ça, et vous non plus, vous verrez.
Delirium est donc un excellent livre que je recommande à la plupart, j'y ai trouvé tout ce que je recherchais, malgré une intrigue peu originale et quelques longueurs, tout y est, des sentiments, des personnages intéressants et bien développés, un univers dystopique qui fait réfléchir, ce dernier point, la réflexion est vraiment au centre du livre, enfin c'est ce que j'en ai pensé.
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