Auteur : Tahereh Mafi
Sortie : 2013
Note : 4/5
Résumé : Juliette se réfugie au Point Omega, le quartier général de la résistance. Cette forteresse souterraine et ultra-moderne cache les gens dotés de pouvoirs extraordinaires. Pourtant, son toucher mortel fait toujours d’elle un paria.
De son côté, Warner, le fils du commandant suprême, réprime toute rébellion dans le secteur qu’il dirige. Toujours aussi obsédé par la fuite de Juliette, il veut la retrouver, quoi qu’il lui en coûte. Il n’a pas oublié non plus ceux qui ont permis son évasion, Adam et Kenji, à qui il compte bien faire payer leur trahison.
L’affrontement est inévitable… Juliette, tiraillée entre son amour pour Adam et la soudaine attirance qu’elle ressent pour Warner, devra choisir son camp. Car elle est l’arme absolue, la seule qui puisse raviver l’espoir d’un monde dévasté.
Mon avis : Après un très bon premier tome, il fut donc tout naturel que je lise la suite. Malheureusement, je suis légèrement déçu de cette suite que je trouve inférieure au premier tome, comme cela arrive souvent dans les trilogies de dystopie. Je le trouve un peu moins bon, et ce pour plusieurs points.
Commençons par reconstituer l'intrigue : Juliette à réussis à échapper à Warner avec Kenji, Adam et son petit frère, ils trouvent tous refuge au point Oméga, le genre de base ultra-secrète qui se trouve juste en dessous des pieds de l'ennemis. Ok c'est justifié par je ne sais plus quel procédé de technologie, mais je trouve ça un peu gros. Au point Oméga donc, les gens commencent petit à petit à se rendre compte que Juliette est doté d'un pouvoir extraordinaire, comme pas mal d'entre eux (à la X-men) mais que ce pouvoir est aussi très dangereux, ce qui fait donc qu'ils la repoussent, chuchotent dans son dos, mais elle-même ne fait pas grand chose pour arranger les choses.
Dans ce tome, on retrouve globalement peu d'actions durant une grande partie du livre, ce n'est que vers la fin et deux ou trois passages du milieu, qu'il y a quelque chose d'intéressant, de très intéressant même. Ce manque d'action rend le livre un peu plus long que son prédécesseur qui lui aussi manquait d'action, mais ça passait mieux car nous étions absorbés par le monde dystopique, hors ici il n'en est presque rien. Comme je l'ai dis, durant une bonne partie de l'histoire, Juliette reste sous terre, on ne voit donc pas trop ce qu'il se passe dehors, mais ça s'améliore sur la fin.
L'intrigue de ce livre ne part pas dans tous les sens, Juliette doit apprendre à maîtrise son pouvoir, Warner la recherche, et les rebelles cherchent le moyen de vaincre les méchants, cela reste très classique, mais quelques interruptions ou éléments surprenants rendent tout ça plus intense, haletant. Il y a quelques rebondissements, mais pas en grand nombre, assez cependant pour nous faire tourner les pages une par une, sans les voir passer. Je ne dirai pas un mot sur la fin, pour ne pas vous gâcher le plaisir, ou la torture, ça dépend comment vous la voyez.
Autre point négatif : Juliette. Juliette que j'avais adoré dans le premier tome, Juliette que j'avais envie de secouer dans celui-là. Je ne nie absolument pas son courage qui relève de l'exploit, la dureté de sa vie, son manque d'affection, sa fracture psychologique, la solitude qui l'a hantée toute sa vie, mais là, elle a enfin l'occasion de faire bouger les choses, de ne plus avoir peur, de pouvoir se battre, elle a un but, elle n'est plus seul, elle peut compter sur des gens, mais non.
Non, elle se morfond, elle pleure, elle désespère à cause de son copain qui est parfois distant, qui lui cache des choses, elle n'arrive pas à parler aux gens, elle ne fait pas d'efforts pour apprendre ses pouvoirs (ce qui lui serait plutôt utile), elle s'enferme de son plein gré dans une bulle de solitude et ne s'ouvre pas aux gens, pas même à ses deux camarades de chambre, qui sont absolument adorables. Globalement, elle m'a gavé, elle pleure, est frustrée, se pose des centaines de questions, est tiraillée entre deux personnes, alors ok elle a de quoi, mais elle est en temps de guerre, elle doit se battre pour sauver sa peau, alors j'aurais aimé que ces moments de doute et de tristesse soient moins nombreux.
Heureusement, vers la deuxième moitié du livre, ça évolue, elle reprend un peu confiance en elle, elle se réveille, elle commence à se battre, et j'ai adoré ça, on retrouve la Juliette du premier livre, mais désolé je ne peux passer à côté des états d'âmes énervants qu'elle nous offre au début.
Autre source d'énervement : Adam. Ça m'a énervé qu'il garde tout pour lui, qu'il ne parle pas, qu'il ne fasse, ben rien, pendant presque tout le livre, rien qu'en communiquant avec Juliette il aurait pu nous éviter ce massacre sentimental, mais non il est devenu froid, distant, frustré... Lui aussi a ses raisons, raisons que je ne discute pas, mais j'estime qu'en temps difficile, en temps de guerre et de survie, les sentiments, ça passe au second plan. Même si ces sentiments sont l'essence même du livre et que je suis ravi de les trouver, je trouve que c'est un peu maladroit d'en étaler autant durant ce genre de période.
Bon, c'est finit pour le négatif, passons au positif, car il y en a pas mal !
Premièrement, les personnages, hormis Juliette et Adam. On découvre dans ce livre, petit à petit, Kenji, un personnage excentrique, courageux, loyal, et avec un humour à toute épreuve. À lui tout seul, il note une note de légèreté et marrante à tout un livre. Lui aussi a eu une vie très difficile, mais pas une fois je ne l'ai vu avec un moral en baisse, c'est très admirable.
Ensuite, il y a Warner. Warner qui constitue à lui seul le fil rouge du livre. Ce garçon est un mystère, un point d'interrogation. J'ai pris l'habitude de détester les méchants, c'est un principe de base pour moi, sauf dans son cas à lui, et dans un autre. Mais le pire c'est quand les méchants sont en fait des méchants-gentils, là généralement, je hurle de frustration, ou je saute de joie, ça dépend. Là, j'ai sauté de joie, car même si je l'ai haïs dans le premier livre, j'en viens à l'adorer dans ce tome-ci. On voit qu'il est carrément obsédé par Juliette, il passe d'abord son temps à la chercher, puis dans un petit passage, on découvre une toute autre facette de lui. Facette qu'on retrouve dans la deuxième partie du livre, facette brisée, déchirée, amère, torturée, imprévisible, mais aussi douce. Cette facette, il la cache derrière un masque de dureté, de meurtrier, un masque sadique et sans pitié. Ce sont donc deux Warner qui se confrontent ici, et ce personnage est tellement profond, travaillé, intriguant, et attachant au final, que sans lui (donc pendant la première partie du roman), on s'ennuie, on sent qu'il manque quelque chose.
Et bien sûr, il a fallu que l'auteur nous place un triangle amoureux. Certains aiment ça, je déteste ça. Je sens qu'ils sont toujours obligés de faire ça pour mettre du piment dans leur truc, et à cause de ça, on doit toujours choisir, et au final il y en a toujours un ou une qui est mis(e) sur le côté. Je ne veux pas choisir, en tout pas dans ce tome là.
Enfin, le point le plus positif, l'originalité du roman, le truc qui fait que je lirai la suite (avec les personnages), c'est évidemment l'écriture. Elle est toujours aussi forte que dans le premier tome, elle nous transporte toujours autant, grâce à elle, nous vivons dans la tête des personnages, nous ressentons les mêmes émotions qu'eux. Je l'ai trouvé moins chargée que dans le premier livre, et c'est bien mieux car comme ça il y a moins d'images et de métaphores, mais elles sont plus belles, plus précieuses. Le style de l'écriture est toujours direct, dur, avec des phrases courtes mais intenses, cependant il y a aussi de longues lignes qui nous font passer des centaines d'émotions différentes, allant de la joie à la peur, en passant par la frustration et la colère. Dans ce livre, une fois de plus, nous sommes brisés, comme Juliette, et nous sommes reconstruits, puis recassés, encore et encore tellement les sentiments nous atteignent en pleine poitrine. L'auteur est une vraie poète dans sont art, et de ce fait, nous sommes vraiment touchés par la situation, les personnages, les émotions. L'auteure nous embarque dans son livre avec une poigne, sous la forme de mots, irrésistible et on se laisse hypnotiser, envoûter facilement par le charme de sa plume.
Ne M'échappe Pas est donc légèrement en dessous pour moi, avec une Juliette énervante, désespérante et isolée, un petit manque d'action qui peut manquer à certains (dont moi), mais on retrouve tout de même une écriture magnifique, quelques personnages très travaillés et attachants avec des histoires personnelles bouleversantes, et avec un triangle amoureux qui occupe pratiquement tout livre, nous retrouvons de belles émotions à nous faire transmettre. J'ajouterai que le monde dystopique n'est plus trop mis en avant dans ce tome, pour laisse la place à l'histoire d'amour, ce que je trouve dommage à mon goût.
La critique du dernier tome : Tome 3
La critique du dernier tome : Tome 3
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