Auteur : John Green
Sortie : 2012
Note : 4,5/5
Résumé : Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux. Dix-neuf fois la fille s'appelait Katherine. Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais Katherine. Et dix-neuf fois, il s'est fait larguer.
Mon avis : Après une bonne petite semaine de vacances, je reviens pour vous présenter une nouvelle critique, celle d'un livre que j'ai justement lu pendant cette semaine. Étant un roman, cette critique sera plus courte que d'habitude, mais comme on dit, il faut varier les plaisirs.
Avant de poster une critique, je vais souvent sur Booknode (je vous conseille d'y faire un tour, c'est génial (moment de pub)) pour voir un peu les avis des lecteurs. Je sais qu'ici je donne mon propre avis, mais parfois des aspects du roman m'échappent et donc j'oublie des détails, personne n'est parfait. Je vais voir donc ce que les gens en pensent pour confronter nos points de vue et c'est souvent très enrichissant, car bien sur, personne ne lit un livre de la même manière que vous et moi. Mais là, j'ai été drôlement surpris des commentaires, la plupart des lecteurs en sont déçus. Personnellement, j'ai trouvé ce livre formidable.
Étant un roman, je modifie donc légèrement le contenu de ma critique, pour vous parler surtout des personnages, de l'écriture et de la situation.
Commençons par cette dernière : Colin s'est fait larguer, pour la 19ème fois (il n'a que 18 ans) par une Katherine, la situation de base est plutôt comique. C'est là que son meilleur ami, Hassan, l'entraîne dans une virée en voiture et, de fil en aiguille, ils se retrouvent dans une petite ville d'un état (je ne me souviens plus lequel) où vont se dérouler de belles aventures et où ils vont faire d'intéressantes rencontres. À un moment, Colin à une idée : inventer un théorème mathématique pour "prédire l'avenir" d'une relation, de cette façon, il saura si un couple est voué à l'échec, combien de temps cela durera et qui sera le Largué/Largueur.
Franchement, j'ai ris pendant tout le livre, j'ai même explosé de rire à certains passages, certaines scènes sont simplement comiques et on retrouve bien John Green ici, dans toute sa splendeur. L'auteur a placé des petites notes dans tout son roman, on peut les lire en bas de page et j'ai trouvé ça cool, ça rajoute une petite note d'humour, quelques explications. Bien sûr, il y a des formules mathématiques dans ce livre, quelques paragraphes avec des discussions sur les maths, mais rien de dramatique, il suffit de sauter ces parties car ce n'est pas vraiment important. J'avouerai aussi que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, mais passé les 60 premières pages, ou vers la rencontre de Lindsey, ça va tout seul et c'est génial.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue ici, juste une suite d'aventures, la résolution du Théorème qui occupe largement l'esprit de Colin et quelques flash-back sur sa vie amoureuse, de quoi nous faire comprendre sa situation.
Venons en aux personnages, il y en a une dizaine environ, mais je ne m'attarde que sur Colin, Hassan et Lindsey.
Colin est un surdoué, mais pas un génie, attention il y a une différence, comme vous le verrez dans le livre. Je vous donne quelques exemples pour vous éclairer, il peut faire les anagrammes de chaque mot en un claquement de doigts (j'ai trouvé ça juste excellent), il sait tout un tas de choses intéressantes, il sait parler 7 langues, dont le latin et le grec (ça se parle ça ?), etc... Donc pour lui, imaginer un théorème c'est facile, mais le problème réside dans le fait que chaque relation avec K a été différente, il doit donc créer plusieurs variables et pleins de trucs dans le genre, heureusement que sa mémoire et a tout épreuve, enfin presque, et qu'il se remémore avec exactitude chaque K, des relations qui ont duré 2 minutes à plusieurs mois. Enfin bref, Colin n'a qu'un vrai ami, Hassan, ne sort qu'avec des Katherine, est un surdoué, et aussi il tombe amoureux à chaque fois. Il se plaint un peu, se lamente sur son sort, mais sinon il est assez drôle alors ça va, je l'ai bien aimé.
Hassan est l'aîné de Colin d'un an, il aurait du aller à l'université. "Aurait dû", oui, car Hassan est l'allégorie de la flemme. Il a passé un an a regarder le Juge Judy sur la télé, a manger et a recoller les morceaux du coeur brisé de Colin. Et Hassan est musulman pratiquant, qui contrairement à ce que je pensais, ne m'a pas dérangé (je n'aime pas les interventions ostentatoires de religion dans les livres, n'importe lesquelles). Hassan est lui aussi très drôle, très fidèle et loyal, il utilise un peu sa religion quand ça l'arrange, par exemple il peut boire et embrasser une fille, juste après avoir prétendu qu'il ne toucherait jamais une fille sans avoir l'intention de l'épouser.
Enfin, nous avons Lindsey, une fille que les deux garçons rencontrent dans la petite ville où ils sont perdus. Lindsey qui sort avec un Colin (non pas le notre). J'ai remarqué que John Green s'emploie souvent à créer des personnages féminins complexes, énigmatiques, bizarres, intelligentes, je retrouve plus ou moins ce même schéma dans ses livres, par exemple Alaska, Margo, Lindsey ou Hazel, elles ont toutes un point en commun, elles sont drôles, profondes, ont une bonne culture et nous sortent de belles métaphores. Dans ces livres, le personnage féminin est comme une planète autour duquel le héros gravite, il essaie souvent de la comprendre, d'être ami avec elle et se rapproche toujours d'elle, d'une façon ou d'une autre, enfin vous comprendrez en lisant tout le répertoire de John Green. Sinon, Lindsey elle aussi rajoute sa touche d'humour, elle apprend à Colin à raconter de bonnes histoire, elle est dévouée, gentille et a une bonne répartie, ce que j'apprécie toujours chez des personnages.
Enfin pour l'écriture, l'auteur est fidèle à lui-même, pas trop de descriptions, quelques phrases sorties de nul part, des références bien choisies, des petites notes qu'on adore, des a) et des b) et des c) quand il fait une énonciation, je pense que c'est sa signature, de l'humour et bien sûr des métaphores, des images, des messages. Ici c'est dur de les discerner, moi je me suis simplement dit que parfois il faut faire comme les héros, prendre la voiture et faire une virée, sans savoir ce qu'il se passera ensuite. Les gens seront oubliés tôt ou tard, mais les histoires resteront, même si elles sont modifiées, les histoires sont une manière de laisser un trace dans le monde, ce que Colin cherche à faire en inventant quelque chose d'unique, il cherche à être unique, mais en fait ce qu'il faut, c'est compter pour les personnes qui nous sont chères, on s'en fout que le monde connaisse notre existence. Mais vous comprendrez peut-être le livre différemment.
Au final, le Théorème des Katherine c'est un livre drôle, un bon moyen de s'évader, de lire une histoire et de ne penser à rien, même si il y a quelques longueurs au début, un Colin un peut trop obnubilé par sa personne, mais sinon l'écriture est toujours aussi sympa et les personnages formidables.
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